Centre d'accueil l'Escale ( 03/09/1975- )
Les Sœurs du Bon-Pasteur, en voyant que plusieurs adolescentes ont, à la sortie de leurs institutions, besoin d’un suivi personnel, scolaire, professionnel et familial, fondent le 1er août 1963 dans le vieux couvent de Sainte-Foy un centre de service social, baptisé l’Escale. Mené par une religieuse diplômée en service social, une religieuse secrétaire et deux travailleuses sociales laïques, l’Escale dirige les jeunes femmes vers des familles d’accueil ou des maisons de pension, les guide dans la poursuite de leurs études et dans leur recherche d’emploi, et accompagne celles qui ont une famille dans leur processus de réintégration. Un soutien psychologique est offert. L’Escale s’adresse aux jeunes femmes sortant de la Maison Marie-Fitzbach (ancienne Maison Sainte-Madeleine) et des écoles de protection de la jeunesse de la Maison Notre-Dame-de-la-Garde et de la Maison Saint-Charles. C’est un service de soutien, de placement et d’orientation et non pas un refuge, mais néanmoins une chambre est aménagée dans les cas d’extrême nécessité. L’Escale compte 87 inscriptions en 1966.
En 1971, le lent processus d’étatisation perceptible depuis une vingtaine d’années passe à une vitesse supérieure. Le gouvernement libéral de Robert Bourassa procède à une profonde réforme des services sociaux et des services de santé. L’État devient progressivement propriétaire et gestionnaire de la plupart des établissements de santé et des institutions dédiées à l’assistance et intègre dans le giron public les agences sociales privées afin de mieux coordonner l’action au moyen de centres régionaux. En 1974, au cours de ce processus, le gouvernement exproprie les Sœurs du Bon-Pasteur dans le secteur des rues Saint-Amable, Berthelot et de la Chevrotière. Ces dernières doivent donc relocaliser la Maison Marie-Fitzbach. Elles décident d’intégrer ses activités à celles d’un nouveau projet où elles sont impliquées.
L’année précédente, en 1973, une corporation mixte où elles comptaient plusieurs représentantes et employés de leurs œuvres, dont le docteur Verge, avait en effet acheté un terrain à Cap-Rouge sur le domaine de la ferme expérimentale où furent tenues l’école d’industrie et l’école de protection de la jeunesse de l’Hospice Saint-Charles et lancé la construction d’un centre d’accueil pour jeunes en difficulté. Ce projet de centre d’accueil est lui-aussi progressivement en partie pris en charge par l’État, tout comme d’autres œuvres et services des Sœurs du Bon-Pasteur, qui y seront fusionnées. En effet, en 1975, on y redirige les activités de l’école de protection de la jeunesse Maison Notre-Dame-de-la-Garde et du centre de service social l’Escale, qui donne son nom au nouvel édifice. Le nouveau centre d’accueil l’Escale est ouvert le 3 septembre 1975. Un chapitre se termine en ce qui concerne l’implication à grande échelle des Sœurs du Bon-Pasteur dans les services sociaux à l’enfance et à la jeunesse à Cap-Rouge. Même si la direction du centre d’accueil est mixte et que des religieuses sont encore présentes dans la gestion quotidienne, leur nombre, petit à petit, va diminuer, comme on voit partout au Québec. Le 1er octobre 1992, le conseil d’administration de l’Escale est fusionné aux conseils d’administration des autres Centres jeunesse de la région de Québec. Les deux Sœurs du Bon-Pasteur restantes sur le c.a. de l’Escale quittent définitivement.
L’Escale est en 2010 encore en fonction, mais sous contrôle laïc. Cet établissement est un centre jeunesse de réadaptation, un des deux de la région de Québec. Plus d’une centaine de jeunes de moins de 18 ans y sont pris en charge.

(ABPQ, Lechasseur (1966), Jalbert (1999))
 
 
Centre d'accueil l'Escale, 1980
 

Source : ABPQ, 300-52-D-01