École La Jemmerais ( 08/08/1928-1939 )
Affiliée à l’Hôpital Saint-Michel-Archange, l’École de La Jemmerais ouvre ses portes en 1928. L’institution reçoit des enfants aux prises avec une déficience mentale, mais qui sont jugés «éducables». Spécialisée dans «la rééducation des jeunes anormaux», selon la terminologie de l'époque, elle les éduque et leur porte assistance, en plus de loger la majorité d’entre eux. La direction générale de l’école est assurée par la soeur Saint-Valère tandis que la direction médicale est confiée au docteur Jean-Charles Miller, assisté par le docteur Alphonse Pelletier. L'organisation de l'École et les services qu’elle dispense s’inspirent d’écoles du même genre, par exemple de l’État du Massachusetts aux États-Unis.

L’établissement reçoit un nombre considérable d’enfants. Quatre mois après l’ouverture, le nombre d’admissions se situe à 234. Les enfants proviennent en majorité de l’Hôpital Saint-Michel-Archange, mais un nombre significatif, soit plus de soixante-dix, sont issus des asiles de Saint-Jean-de-Dieu et de Sainte-Anne de Baie-Saint-Paul. Le docteur Miller note également qu’environ dix pour cent des admissions enregistrées entre 1928 et 1929 proviennent des crèches. Une année après son ouverture, La Jemmerais compte 341 pensionnaires et ce chiffre grimpera à plus de 400 au début des années 1930. La clientèle est mixte, aussi bien sur le plan linguistique que religieux.

Pour ce qui est des services de santé, les enfants sont soignés sur place si leur état le nécessite. L’Hôpital Saint-Michel-Archange met ses médecins à la disposition de La Jemmerais. Aussi, les enfants bénéficient entre autres des services offerts par la clinique Roy-Rousseau, «spécialisée dans le dépistage et le traitement des maladies mentales et des affections neurologiques», et située à proximité.

Au plan éducationnel, la plupart des enfants suivent quotidiennement des cours de niveau primaire «à peu près» similaires à ceux dispensés dans les écoles ordinaires, à la différence qu’ils sont donnés au «ralenti» et que leur contenu est «restreint». Certains garçons plus âgés font l’apprentissage de métiers manuels et travaillent dans divers ateliers, alors que les filles apprennent certaines tâches ménagères. Les autorités de l’établissement soutiennent que le travail alors effectué par une partie des pensionnaires «diminue le coût de leur entretien ». L’établissement consacre aussi ses énergies à développer des activités de loisirs pour ses pensionnaires, tels une patinoire, des parties de cartes et des spectacles.

L’École La Jemmerais se voit forcée de cesser ses activités éducationnelles en 1939, à la suite de l’incendie qui a ravagé l’Hôpital Saint-Michel-Archange. À partir de ce moment, l’endroit devient une annexe de l'hôpital. Ses anciens pensionnaires sont dirigés vers d'autres institutions ou alors confiés à des proches en mesure de subvenir à leurs besoins.

Sources : J.-C. Miller, 1929; J. Lambert, 1995; V. Lépine, 2003; Les Soeurs de la Charité de Québec, 1949.
 
 
Une chorale à l'École de La Jemmerais, années 1940
 

Source : À la faveur d'un centenaire, une porte close s'entrouvre. Album-souvenir, Québec, Soeurs de la Charité de l'Hôpital Saint-Michel-Archange, 1949, non paginé.

Le pavillon La Jemmerais, années 1940
 

Source : À la faveur d'un centenaire, une porte close s'entrouvre. Album-souvenir, Québec, Soeurs de la Charité de l'Hôpital Saint-Michel-Archange, 1949, non paginé