École de réforme de la Maison Notre-Dame-de-la-Garde ( 24/12/1943-1950 )
L'école de réforme de la Maison Notre-Dame-de-la-Garde, dirigée par les Soeurs du Bon-Pasteur, accueille en principe des filles accusées d'avoir commis divers délits et vise le « redressement » des jeunes délinquantes. Entre 1921 et 1943, l'absence d'un tel service fait en sorte que les filles de la région de Québec sont envoyées dans une institution montréalaise du même type. Celle-ci ne pouvant plus les y admettre, les Sœurs du Bon-Pasteur, d’abord réticentes, acceptent à nouveau de prendre en charge une école de réforme. Elles hébergent dans leur établissement, entre 1943 et 1950, une vingtaine de jeunes filles de 14 à 18 ans, sur une capacité de 53. Parmi celles-ci, on compte quelques « filles-mères ». Elles sont presque toutes canadiennes-françaises et ont encore leurs deux parents. Les autorités publiques allouent aux religieuses 16$ par mois pour chacune des jeunes filles. L'école compte alors, parmi son personnel, quelques travailleuses sociales professionnelles, fraîchement diplômées de l'Université Laval.

Les jeunes filles suivent en classe le programme scolaire public. On les initie également à l’entretien ménager, à la cuisine, à la couture, à la coupe, etc. Pendant leur séjour à l’école de réforme, elles confectionnent des bas ou des chandails pour des commerces de vêtements de la ville. Des loisirs leur sont offerts. Elles disposent ainsi d’un gymnase et d’une bibliothèque. Elles sont par contre constamment surveillées. Un Service d'orientation professionnelle est également mis à leur disposition.

Les écoles de réforme et les écoles d’industrie forment un réseau public d’institutions d’assistance et d’enfermement mises en place à partir de 1869. Les écoles qui subsistent deviennent des écoles de protection de la jeunesse en 1950. La gestion quotidienne de ces écoles est cependant confiée à des congrégations religieuses catholiques. Il n'existe pas dans la ville de Québec de service pour les jeunes anglo-protestants. Ces derniers doivent, lorsque nécessaire, être transférés dans d'autres institutions de la province. Le gouvernement provincial, l'institution d'accueil et la municipalité de résidence des jeunes sont responsables, selon des proportions variables au gré des changements apportés aux lois, des frais de pension des enfants placés, dont le montant est établi sur une base mensuelle. Les responsables de ces écoles doivent tout de même souvent recourir à la charité privée pour assurer le maintien des services.

(ABPQ; BAN,
Annuaires statistiques du Québec, 1930-1950; Gilbert, 2006)
 
 
Maison Notre-Dame-de-la-Garde, 1944
 

Source : ABPQ, fonds Maison Notre-Dame-de-la-Garde, 300-52A-13. Historique.