Oeuvre des enfants trouvés ( vers 01/1801-16/04/1845 )
Du XIXe siècle jusque dans les années 1960 au Québec, celles qu'on appelaient « filles-mères » et leurs enfants « illégitimes » ont été fortement stigmatisés. À Québec, il n'était pas rare qu'elles accouchent à l’Hôpital de la Marine et à la prison. En 1801, le gouvernement britannique mandate les Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec pour prendre en charge les enfants nés hors mariage, en plus des enfants « trouvés », souvent aussi de naissance illégitime. Il demande aux religieuses de tenter de retrouver les parents des enfants abandonnés (7% des cas) ou de les placer, selon l'âge, chez des nourrices (environ 39% de tous les enfants ayant transité par l'Oeuvre), dans des familles, vers l'âge de 3 ou 4 ans, et enfin en apprentissage au sortir de l'enfance, pour qu'ils soient en mesure de gagner leur vie.

L'Oeuvre des enfants trouvés fonctionne jusqu'en 1845. Le gouvernement britannique met alors fin aux subventions, jugeant que le soutien apporté à cette oeuvre est devenu trop onéreux. Les nouveaux-nés sont ensuite transférés dans une institution montréalaise. L'Oeuvre des enfants trouvés aura accueilli, entre 1801 et 1845, 1,375 enfants, dont moins de la moitié ont survécu.

L’absence d’un tel service dans la ville et l’effrayant taux de mortalité des bébés envoyés à Montréal poussent l’archevêque de Québec à demander aux dirigeantes de l’Hôtel-Dieu-du-Sacré-Cœur-de-Jésus d’ouvrir une autre crèche, en fonction de 1873 à 1929. Entre temps, l'Hospice Saint-Joseph-de-la-Maternité pour les "filles-mères", tenue par une laïque, Marie Métivier, depuis 1852, était repris et sa mission poursuivie par les Soeurs du Bon-Pasteur à partir de 1876.

(AAQ; ABPQ; Rousseau, 1989)
 
 
Hôtel-Dieu de Québec en 1878
 

Source : ANQ, fonds Livernois, P560, S1, P203.