La délinquance a été le premier motif d’intervention systématique et continue des gouvernements auprès des enfants en difficulté. À l’instar du gouvernement britannique, les autorités publiques de la province craignent les désordres sociaux. Elles estiment que les prisons, où les jeunes contrevenants côtoient des criminels endurcis, ne sont pas un lieu propice à la réhabilitation de ces adolescents. En 1869, le Québec vote ses premières lois permettant de fonder des écoles de réforme. Ces nouvelles institutions sont destinées aux jeunes qui ont subi une sanction pour des délits divers, allant du vol à l’errance, en passant par les actes de nuisance ou de troubles publics. La province vote en même temps des lois pour mettre en place des écoles d’industrie, dont la vocation est de prévenir la délinquance auprès des enfants « en besoin de protection ». Le visage de la délinquance varie selon le sexe : si les garçons sont plus souvent accusés de vol ou d’errance, les filles le sont davantage pour mauvaises mœurs, incluant la prostitution.
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