Hôpital (ou clinique) Saint-Joseph ( 1940-01/06/1963 )
Cet établissement obtient sa licence d’opération en avril 1943, mais semble avoir ouvert ses portes près de trois ans avant, en 1940 . Située en basse ville de Québec sur le chemin Saint-Vallier, cette maternité à but lucratif accueille des femmes mariées et des «filles-mères», en plus de loger quelques vieillards. Les patientes occupent les deux premiers étages de la clinique, tandis que le troisième plancher est réservé à l’usage du personnel.

La capacité d’accueil de la maternité se chiffre à près d’une vingtaine de clientes en 1944. Celles-ci logent dans des chambres pouvant contenir d’un à trois lits ou dans une salle de six lits. Les nouveaux-nés sont dans la plupart des cas presque aussitôt acheminés à la crèche, mais un certain nombre d’entre eux peuvent séjourner une dizaine de jours à la maternité, dans un solarium ayant cinq moïses.

Pendant les premières années d’opération, le docteur Louis Grégoire est attaché à l’endroit à titre de médecin traitant tandis qu’Antoinette Fleury, la propriétaire, y oeuvre en tant qu’infirmière. Cette dernière, graduée en 1931, est alors la seule garde-malade qualifiée de l’établissement. Les trois autres jeunes femmes travaillant sur les lieux ne possèdent aucune qualification particulière. S'il existe ainsi certaines lacunes sur le plan du personnel, l’équipement médical, l’aménagement et l’entretien des lieux font quant à eux bonne figure. En effet, la maternité dispose par exemple d’une salle d’accouchement avec matériel de stérilisation, un élément qui fait défaut dans certaines maternités privées de l’époque: à preuve, la maternité Ouellette, de taille similaire à la clinique Saint-Joseph, ne possède pas ce genre d'équipement à ce moment.

En ce qui a trait à l’évolution de la capacité d’accueil de la maternité, le nombre de moïses mis à la disposition des nouveaux-nés triplera en moins de deux décennies, passant de cinq à quinze de 1944 à 1961, tandis que le nombre de lits de maternité n’augmentera que faiblement, passant de 19 à 25. Comme bien des établissements de cette nature, la maternité Saint-Joseph fermera ses portes dans la première moitié des années 1960.

Sources : Commission d’assurance-maladie de Québec. [Réponses à un questionnaire envoyé dans le cadre d’une enquête sur les maternités et hôpitaux privés, 1943-1944; Conférence catholique canadienne, 1961.
 
 
Nouveaux-nés dans les maternités et hôpitaux généraux "privés" en 1948
 

Source : Québec (Province), Commission d'enquête sur les services de santé, Enquête sur les services de santé 1948