École de réforme de l'Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance ( 1883-1911 )
L'école de réforme de l'Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance, dirigée par les Soeurs de la Charité de Québec, vise le « redressement » des jeunes contrevenants, reconnus coupables de divers délits par un tribunal. Jusqu'à son ouverture en 1883, les garçons jugés délinquants de la région de Québec étaient placés, toujours plus nombreux, dans une institution montréalaise. À l'exception de ses premières années d'existence, l'institution ne compte pas plus d'une trentaine de jeunes garçons dont l'âge moyen est de 10 ans. Ils suivent les classes du cours primaire, selon leur avancement et la durée de leur placement. Les religieuses sont chargées par la loi de faire apprendre un métier à ces garçons de moins de 12 ans, mais leur jeune âge et le peu d'effectifs que compte l'institution font en sorte que cette formation reste peu développée. L'école de réforme ferme ses portes en 1911, en raison notamment d’un manque de clientèle.

L'Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance abrite également, de 1870 à 1950, une école d'industrie pour filles, bientôt ouverte aux garçons (1883). Les deux écoles cohabitent dans des ailes séparées au sein de l'institution.

Les écoles de réforme et les écoles d'industrie forment un réseau public d’institutions d’assistance et d’enfermement mises en place à partir de 1869. Les écoles qui subsistent deviennent des écoles de protection de la jeunesse en 1950. La gestion quotidienne de ces écoles est cependant confiée à des congrégations religieuses catholiques. Il n'existe pas dans la ville de Québec de service pour les jeunes anglo-protestants. Ces derniers doivent, lorsque nécessaire, être transférés dans d'autres institutions de la province. Le gouvernement provincial, l'institution d'accueil et la municipalité de résidence des jeunes sont responsables, selon des proportions variables au gré des changements apportés aux lois, des frais de pension des enfants placés, dont le montant est établi sur une base mensuelle. Les responsables de ces écoles doivent tout de même souvent recourir à la charité privée pour assurer le maintien des services.

(BAN,
Rapports annuels des inspecteurs des prisons et asiles du Québec, 1869-1914; St-Pierre et al., 1998)
 
 
Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance, 1944
 

Source : VOISINE, Nive, Yvonne WARD, s.c.q., Francine Roy et Robert ST-PIERRE. Histoire des Sœurs de la Charité de Québec, Tome II : Des maisons de charité, Beauport, MNH, 1998, p.84.