École d'industrie de l'Orphelinat d'Youville ( 1925-1950 )
L'école d'industrie de l'Orphelinat d'Youville, dirigée, tout comme l'orphelinat, par les Soeurs de la Charité de Québec, accueille les enfants des deux sexes. Ils y sont placés par un magistrat (la loi permet au fil des ans que des parents – des services d'assistance comme la Société Saint-Vincent-de-Paul servent parfois d’intermédiaires – puissent y placer eux-mêmes leurs enfants). Cette institution ouverte en 1925 dans les murs de l'orphelinat vise la prise en charge, en vertu de la loi, d’enfants orphelins, négligés, abandonnés, violentés ou encore vagabonds. En déménageant l'Orphelinat d'Youville à Giffard (Beauport), en campagne, les Sœurs de la Charité s'engagent à réserver, à la demande du gouvernement provincial, 350 places dans l'institution pour les garçons et les filles de l'école d’industrie. Le nombre de places est souvent dépassé, comme en 1931, pendant la crise économique, alors que l'école d'industrie des religieuses compte jusqu'à 469 enfants.

Les pensionnaires sont en majorité d'origine canadienne-française. Les jeunes des deux sexes sont âgés, en moyenne, entre 9 et 11 ans, comme dans les autres institutions du même type dans la région de Québec. Garçons et filles suivent les classes et sont occupés à divers travaux manuels, comme le jardinage, l'entretien ménager pour les filles, la culture des champs ou d'autres métiers en atelier, surtout pour les garçons. Comme ces derniers doivent quitter à 12 ans, la plupart suivent les classes du cours primaire.

Les écoles d'industrie et les écoles de réforme constituent un réseau public d’institutions d’assistance et d’enfermement mises en place à partir de 1869. Les écoles qui subsistent deviennent des écoles de protection de la jeunesse en 1950. La gestion quotidienne de ces écoles est cependant confiée à des congrégations religieuses catholiques. Il n'existe pas dans la ville de Québec de service pour les jeunes anglo-protestants. Ces derniers doivent, lorsque nécessaire, être transférés dans d'autres institutions de la province. Le gouvernement provincial, l'institution d'accueil et la municipalité de résidence des jeunes sont responsables, selon des proportions variables au gré des changements apportés aux lois, des frais de pension des enfants placés, dont le montant est établi sur une base mensuelle. Les responsables de ces écoles doivent tout de même souvent recourir à la charité privée pour assurer le maintien des services.

(BAN,
Rapports statistiques des établissements pénitenciaires du Québec, 1914-1930, Annuaires statistiques du Québec, 1930-1950; St-Pierre et al., 1998)

 
 
Orphelinat d'Youville, Beauport, s.d.
 

Source : VOISINE, Nive, Yvonne WARD, s.c.q., Francine Roy et Robert ST-PIERRE. Histoire des Sœurs de la Charité de Québec, Tome II : Des maisons de charité, Beauport, MNH, 1998, p.123.