Patronage Laval ( 08/03/1910- )
Le Patronage Laval, dirigé par les Religieux de Saint-Vincent-de-Paul et réservé aux garçons jusque dans les années 1960, s’occupe surtout d’offrir des loisirs aux jeunes. Au fil des ans, il assure divers services, que l’on pourrait actuellement qualifier d'éducation populaire et de formation citoyenne et communautaire. De 1910 à 1956, le Patronage Laval abrite une école pour les enfants pauvres à qui l’on offre une formation de base en français et en mathématiques ainsi qu’une formation religieuse.

Situé dans le quartier Saint-Sauveur, le Patronage Laval offre peu de cercles d’étude comme il en existe au patronage Saint-Vincent-de-Paul ou à celui de Lévis par exemple, les dirigeants estimant que les jeunes de ce milieu défavorisé ne sont guère attirés par des débats philosophiques. Si une bibliothèque est à leur disposition, les religieux en charge de l’institution leur proposent des « commissions d’entrain », dès la fin des années 1910, pour les initier à la gestion d'un groupe et à l'animation de discussions. Une caisse d'épargne est également prévue pour donner aux jeunes l'habitude d'économiser, alors qu’on leur apprend la valeur d'un budget jugé responsable.

Le Patronage offre de plus des services aux adultes (via les associations d'Anciens, pour que les garçons, devenus adultes, restent en contact avec le Patronage), aux personnes âgées et aux handicapés. Dans les années 1960, il ouvrira ses portes aux jeunes filles, comme les autres patronages de la région de Québec.

Les six patronages dirigés par les Religieux de Saint-Vincent-de-Paul, les « Patros », visent à encadrer les enfants de la région de Québec, d’abord des milieux populaires, puis de tous les milieux, pour les occuper dans leurs temps libres. Au début du XX
e siècle, les autorités religieuses craignent les effets du développement rapide des villes, comme Québec, qui brisent à leur avis la cellule familiale, et offrent aux jeunes des loisirs prescrits, espérant les détourner de la danse, des bars et d’autres activités jugées malsaines. Elles craignent que, souvent laissés sans surveillance, par exemple pendant les vacances scolaires, après l’école ou pendant les jours de congé, les jeunes ne tombent dans l'oisiveté ou pire, dans la délinquance et le vice. C’est ce qui explique le développement de loisirs urbains, comme les Patros (à partir de 1884) et l'Oeuvre des Terrains de Jeux (1929). L’encadrement des jeunes, surtout des garçons, par le biais des loisirs organisés et surveillés, permet aussi, espère-t-on, de réaffirmer les valeurs traditionnelles. Cet encadrement par les loisirs favorise une prise en charge « intégrale » des jeunes, principe à la base d’une éducation catholique. Les Patros offrent ainsi, en plus des loisirs, du soutien scolaire et des éléments de formation économique, artistique, religieuse, citoyenne, etc.

(ARSVPQ; Brazeau, 1996; Gilbert, 2004; Lantagne, 2002)
 
 
Patronage Laval, c. 1915
 

Source : ANQ, P600, S6, D1, P139