La plupart des services en place depuis le milieu du XIXᵉ siècle sont offerts aux jeunes de religion catholique. Deux congrégations religieuses, prenant parfois le relais des laïques, se partagent à la fois le territoire de la ville et les clientèles à desservir. Les Sœurs du Bon-Pasteur s’occupent des filles et des femmes « perdues » et bientôt des enfants « illégitimes » sur la rive nord du fleuve, alors que les Sœurs de la Charité prennent à leur charge les délinquants et les orphelins, principalement sur la rive sud. Des congrégations religieuses masculines prennent le relais pour les garçons lorsqu’ils atteignent l'âge de 12 ans. En-dehors des institutions, des œuvres, comme la Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) qui assiste des familles dans le besoin, regroupent leurs membres bénévoles selon la confession religieuse. La plupart des conférences de la SSVP, par exemple, sont catholiques, bien qu’une d’entre elles soit identifiée comme étant « irlandaise ». Du côté protestant, la coutume est de laisser l’assistance à une élite féminine laïque. Il faut dire que la population anglo-protestante, qui avait constitué jusqu’à 40% de la population de Québec en 1860, ne représente plus qu’environ 16% de la population en 1901 et 4% en 1951. Plusieurs services s’adressent à la fois aux jeunes, aux vieillards et à toutes personnes démunies, comme dans le cas du Ladie's Protestant Home. La recherche est encore bien lacunaire sur cette communauté. Certains services protestants regroupent plusieurs confessions religieuses. La population anglo-catholique pour sa part, envoie ses jeunes tantôt dans des institutions anglo-protestantes, tantôt franco-catholiques. Quant à la population juive, très peu de service lui était spécifiquement associée. Dans ce contexte, les collaborations entre les organismes de diverses confessions religieuses n’étaient pas rares, le système d’assistance étant encore essentiellement privé et « personnalisé ». |