La maternité est un sujet de préoccupation publique dès les années 1870. Les médecins hygiénistes d’abord, puis les autorités politiques après la Première Guerre mondiale, sonnent l’alarme, à Québec comme ailleurs dans la province, devant le fléau de la mortalité infantile. Les causes en sont bien connues, mais l’accent est mis sur l’éducation des mères, jugées les premières responsables de la santé de leurs enfants. À Québec, la santé publique est cruellement affectée par la piètre qualité de l’eau et du lait vendu en ville, mais aussi par d’autres sources de contamination, comme les latrines et les ordures ménagères, problème qui reste sans solution systématique avant la crise économique des années 1930. La ville enregistre, en 1901, l’un des pires taux de mortalité au pays: le quart des bébés, et jusqu’au tiers dans certains quartiers pauvres, meurt avant un an. Rappelons que les premiers services mis en place s’adressent à des clientèles marginalisées, dont les « filles-mères » et les enfants « illégitimes », avant de s’étendre aux mères de famille dans la ville.
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