Avant les années 1950, les filles sont l’objet d’une attention particulière. Si, d’une part, elles séjournent plus souvent et plus longtemps que les garçons dans les institutions dirigées par des congrégations religieuses de femmes, jusqu’à 14, 16 ou même 18 ans, selon les époques, on juge plus important d’assurer leur protection lorsqu’elles se retrouvent en-dehors de leur famille. Des refuges et des foyers leur sont exclusivement réservés, où se côtoient des jeunes filles sortant des institutions et d’autres en provenance de la campagne en quête de travail. Elles se voient généralement confinées dans l’apprentissage de métiers liés à la domesticité. Par contre, l’éventail des travaux domestiques peut être assez diversifié. Par exemple, à l’Hospice Saint-Charles, une école d’industrie pour filles, elles peuvent s’initier, entre autres, à la couture, au tricot, au blanchissage, au lavage, au repassage, à la cuisine, au jardinage et parfois à la cordonnerie. Il faut également mentionner la clientèle des jeunes filles et des femmes adultes enceintes sans être mariées, affublées pendant une longue période du titre de « filles-mères », pour qui on ouvre des maternités afin qu’elles puissent accoucher discrètement et de façon sécuritaire. Des œuvres comme l’Assistance Maternelle, dont les membres travaillent à enrayer le fléau de la mortalité infantile, offrent aussi une assistance aux mères mariées démunies au moment de l’accouchement et durant les premiers mois de vie des poupons.
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