Services sociaux > « Illégitimes »
Les enfants nés hors mariage, qualifiés d’« illégitimes », sont marginalisés au sein de l’univers institutionnel comme dans la société dans son ensemble. Fortement stigmatisés jusque dans les années 1950 et au-delà, ils sont les plus susceptibles de se retrouver dans les crèches, dont certaines sont conçues spécialement pour eux, comme la Crèche Saint-Vincent-de-Paul ouverte en 1901. Lorsqu’ils ne sont pas adoptés, les enfants « illégitimes » sont ceux qui risquent de séjourner le plus longtemps dans les institutions et deviennent les plus susceptibles d’accumuler des retards et de connaître des difficultés. Le poids des préjugés constitue un sérieux handicap, y compris pour l’adoption. L’abbé Victorin Germain, principal propagandiste de l’adoption de ces enfants à Québec entre 1930 et 1964, s’il juge sévèrement les pères qui abandonnent femme et enfant, jette avant tout le blâme sur la mère, qui porte le poids de la faute tant décriée. Le secret entourant une naissance hors mariage est tel qu’il est presque impossible pour celle-ci d’élever elle-même son enfant. Quant à l’enfant, des croyances populaires tenaces jusque dans les années 1950 lui attribuent des tares, des penchants au vice hérités de ses parents « naturels », et une fragilité particulière sur le plan de la santé. C’est ce qui explique la pratique très répandue d’abandon de ces bébés. Depuis les années 1970, divers mouvements de « retrouvailles » ont été créés pour permettre aux parents, souvent les mères devenues âgées, et aux enfants de renouer quelques fils de leur histoire si souvent occultée.

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▶ Crèche Saint-Vincent-de-Paul (ancien Hospice Bethléem)
▶ Goutte de Lait Bon-Pasteur
▶ Sauvegarde de l'Enfance (anciennement le Service des adoptions de la Crèche Saint-Vincent-de-Paul)
 
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