Les nourrissons font l'objet d'une attention particulière des médecins hygiénistes, dès les années 1870, et des autorités publiques après la Première Guerre mondiale, considérant l'énorme taux de mortalité infantile. À Québec en 1901, le quart des bébés n'atteint pas un an, un bien triste record qui s'élève davantage dans les quartiers populaires, et plus encore dans les crèches. En conséquence, depuis la naissance jusqu’à l’âge de 2 ans ou 2 ½ ans, selon les cas, les services de santé et d’assistance aux poupons et à leurs mères sont parfois confondus, comme dans le cas des gouttes de lait qui offrent, en plus d’une consultation médicale d’ordre général et des conseils aux mères, un service de distribution de lait « pur ». D’autres enfants, abandonnés dès la naissance dans les maternités pour « filles-mères » ou encore « trouvés » dans divers lieux publics de la ville ou déposés aux portes d’institutions religieuses, se retrouvent généralement à la crèche, une institution qui désigne à Québec comme ailleurs dans la province un orphelinat pour jeunes enfants, plutôt qu’un service de garde quotidien.
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