Entre 1850 et 1950, des milliers de jeunes ont été placés dans les institutions de la ville et en périphérie, parfois par leurs propres parents lorsque ceux-ci ne disposaient pas d’autres ressources pour en prendre soin ou pour leur donner la chance d’apprendre un métier. Le placement des enfants en institution a été longtemps associé à l’influence de l’Église catholique, selon le principe d’une formation complète et continue. Le gouvernement provincial et l’administration municipale privilégient l’institutionnalisation comme solution pour les jeunes en difficulté. Le financement public, suivant les lois, s’applique d’abord aux jeunes délinquants et aux enfants jugés à risque de le devenir (1869), et ensuite aux orphelins et aux plus démunis (1921). La question du maintien des jeunes dans leur milieu de vie est débattue à partir des années 1930, mais il faudra attendre la présence de travailleurs sociaux professionnels dans les années 1940, pour que le placement familial devienne une option dans les milieux franco-catholiques. Les dernières grandes institutions ferment leurs portes au début des années 1970 avec la prise en charge par l’État du champ de l’assistance.
|