Jusqu’aux années 1950, la plupart des institutions qui hébergent des enfants et des adolescents, des services de loisirs (les « Patros »), des services dits « de jour » (jardins d’enfance), des conseils d’œuvres et des agences sociales doivent accueillir ou desservir une clientèle comprenant des jeunes de divers statuts. Les enfants « en difficulté », en nombre croissant dans la ville de Québec à partir du milieu du XIXe siècle, ne retiennent guère l’attention des pouvoirs publics. Les autorités politiques n’accordent que des octrois ponctuels aux institutions et aux services d’initiative bénévole. Il faut attendre la mise en vigueur de la Loi de l’assistance publique en 1921 pour que certaines catégories d’enfants puissent bénéficier de l’assistance de l’État. En dépit de son nom, cette loi ne fait qu’appuyer l’initiative privée, en contribuant, en principe, au paiement du tiers des coûts engagés pour les jeunes en institution (les deux autres tiers devant être versés par la municipalité de résidence de l’enfant et par l’institution d’accueil). L’assistance à domicile ne sera incluse, en vertu d’amendements à cette loi, que partiellement et tardivement, et ce à la suite de la Crise économique des années 1930, dont les répercussions sur la misère des jeunes et de leurs familles sont considérables.
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